Report des régionales, l’exécutif tente de trouver une issue

Publié le par Aulnay Populaire (93)

Report des régionales, l’exécutif tente de trouver une issue

Le gouvernement cherche un moyen pour ne pas laisser trop de plumes dans la délicate décision de repousser ou non les scrutins de juin, après que le conseil scientifique l’a rappelé à ses responsabilités.

Le décret reportant sine die les élections législatives partielles, prévues les 4 et 11 avril, vient de tomber, mais la décision concernant les scrutins régionaux et départementaux de juin se fait encore attendre. Après avoir reçu, lundi soir, le rapport du conseil scientifique, qui le rappelle à ses responsabilités, l’exécutif s’est mis en quête, mardi, de la meilleure porte de sortie. Lors d’une réunion de la majorité au Palais-Bourbon dans la matinée, une idée a commencé à germer : l’article 50-1 de la Constitution pourrait être convoqué pour l’organisation d’un débat, suivi d’un vote au Parlement, sur le sort de ces rendez-vous électoraux. Une option défendue par le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, comme par le président du groupe LaREM, Christophe Castaner.

La pendule tourne : la date butoir pour la « clause de revoyure » prévue par le projet de loi fixant la date des élections est arrêtée au 1er avril. Le premier ministre, Jean Castex, avait prévenu qu’il suivrait « strictement » l’avis du conseil scientifique pour trancher. Mais, se voyant octroyer un rôle décisionnaire qui n’est pas le sien, le conseil scientifique lui a rappelé, la veille, dans sa note, que « les autorités publiques prendront les décisions qui leur incombent, lesquelles sont éminemment politiques ».

« L’état de la pandémie en juin 2021 est difficile à anticiper »

L’institution pointe tout de même « les risques auxquels s’exposent les candidats et les équipes de campagne » avec l’organisation de ces élections dans moins de trois mois, alors que l’épidémie de Covid-19 connaît aujourd’hui une recrudescence. Il rappelle par ailleurs que « l ’état de la pandémie en juin 2021 est difficile à anticiper. Il dépendra de la stratégie du gouvernement et de l’efficacité des mesures de freinage (…) ainsi que de la couverture vaccinale atteinte ». Le document propose également une série d’aménagements afin d’éviter au maximum les risques de contamination, avec des plages horaires étendues pour le vote dont certaines seraient réservées aux personnes vulnérables, le choix de personnes vaccinées pour les postes d’assesseurs ou encore un « nouveau modèle de campagne »  avorisant le numérique aux rencontres physiques.

De son côté, l’opposition, dans sa ­uasi-totalité, et une partie de la majorité se sont prononcées pour une organisation du vote en juin. La semaine dernière, dix présidents de région signaient ainsi un appel à « ne pas confiner la démocratie ». En revanche, l’hypothèse d’un vote du Parlement a été fraîchement reçue à droite : « Ce que je demande au gouvernement, ce n’est pas de trouver un moyen de refiler la patate chaude aux partis d’opposition », a réagi le patron des députés LR, Damien Abad, tout en plaidant pour le maintien du scrutin. À gauche, le communiste Fabien Roussel s’est à plusieurs reprises dit ouvert à l’idée de repousser les élections, quand, dans les autres formations, le maintien l’emporte. Quant aux Français, selon un sondage Odoxa, ils seraient favorables à un report à 71 %. Périlleuse équation pour l’exécutif.

 

L'humanité 

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article